Fugue :Facteurs de risque

Il est bon de savoir ce qui peut pousser un jeune à faire une fugue. Cette section vous renseignera sur les facteurs qui pourraient prédisposer un jeune à faire une fugue et qui sont propres autant au jeune qu’à sa famille.

Indices comportementaux et facteurs de risque

Plusieurs facteurs peuvent amener un jeune à faire une fugue; cependant, la présence des indices ou des facteurs de risque suivants chez un préado ou un ado ne signife pas nécessairement qu’il risque de faire une fugue. L’important, c’est de faire très attention aux changements de comportement. Certains jeunes semblent faire une fugue pour échapper à un climat familial qui leur est intolérable, d’autres sont attirés par la perspective d’un un style de vie en apparence plus attrayant ou trépidant. Ces jeunes ne réfléchissent pas nécessairement aux risques associés à leurs actions.

Comportements à surveiller :

• Votre enfant menace ou parle de faire une fugue.
• Son comportement ou son humeur changent (dépression, anxiété, irritabilité, isolement vis-à-vis de sa famille ou de ses amis, etc.).
• Il présente des signes de comportements autodestructeurs (automutilation, toxicomanie, comportements sexuels dangereux, etc.).
• Il a une propension accrue aux comportements téméraires ou au non-respect des règles (rentrer tard ou découcher, consommer de l’alcool ou de la drogue, se battre, mentir, voler, etc.).
• Il passe énormément de temps sur Internet, au détriment de ses autres activités et de ses responsabilités.
• Il développe de nouvelles relations en dehors de son réseau social habituel (p. ex. avec des groupes de jeunes à risque et des gangs) et cela se répercute sur son comportement (il devient plus récalcitrant, plus contestataire, plus méprisant, etc.).
• Il met de l’argent de côté sans raison apparente ou garde toujours ses affaires dans son sac.

Facteurs de risque :

• Un jeune dans une relation amoureuse malsaine.
• Un jeune qui a du mal à se faire des amis ou qui est victime d’intimidation (à l’école ou sur Internet).
• Un jeune qui éprouve des difficultés scolaires.
• Un jeune qui s’interroge peut-être sur son orientation sexuelle, son identité de genre ou son expression de genre.
• Préoccupations vis-à-vis d’une grossesse.
• Cadeaux ou articles coûteux dont la provenance est inexpliquée.

Dynamique familiale

Si vous craignez que votre enfant songe à faire une fugue, réfléchissez aux sources de tension au sein de votre famille qui pourraient l’inciter à agir de la sorte :

• Changements majeurs (p. ex. divorce, remariage, déménagement, changement d’école).
• Perception de conséquences ou d’attentes déraisonnables.
• Mésentente ou violence familiale (avec un parent ou les deux, un frère ou une sœur).
• Manque d’acceptation, d’amour, de soutien affectif ou d’appui venant de la famille (p. ex. la famille n’accepte pas l’orientation sexuelle, les amis ou le partenaire amoureux du jeune).
• Traumatisme ou décès (p. ex. mort d’un parent ou d’une personne chère).
• Vulnérabilités parentales (p. ex. toxicomanie, problèmes de santé mentale, activité criminelle).
• Milieu chaotique ou instable à la maison.
• Abus physique, psychologique ou sexuel.
• Négligence (p. ex. manque de nourriture, de vêtements, d’espace ou de sécurité) ou absence fréquente des parents à la maison.
• Difficultés financières.

Jeunes placés

Les risques de fugue sont plus élevés que la moyenne chez les jeunes qui sont pris en charge par la protection de l’enfance. Hormis les indices comportementaux et les facteurs de risque mentionnés plus haut, les jeunes placés passent parfois par plusieurs foyers et n’ont pas la chance de développer une relation stable et solide avec un substitut parental. En l’absence d’une telle relation, un jeune risquera davantage de faire une fugue. Quand on a affaire à des jeunes placés, il faut accorder beaucoup d’attention au soutien adapté dont ils pourraient avoir besoin.